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 St-Etienne-de-Chaumeil

 La commune de St-Etienne-de-Chaumeil, ou de Riom, fait partie de l'arrondissement de Mauriac et du canton de Riom-ès-Montagnes. Elle est bornée au nord par la Rue, qui la sépare des communes de Champs et de Trémouille; à l'est, par celle de Riom-ès-Montagnes; au sud, par celles de Riom et de Menet, et à l'ouest, par celle d'Antignac. Elle est bordée par la Rue, qui coule dans un lit trop profond et à travers des rochers d'un trop difficile accès pour qu'elle puisse en utiliser les eaux, et est arrosée par la Sumène et par les ruisseaux du Soulou, de Neuvialle, de Vaisse-Redonde, du lac de Mont-de-Billières, de l'Arbrissol, d'Ombesse, de Passadou, etc.

La surface de son territoire est de 2,684 hect. 61 a. 96 c., dont 2,657 h. 78 a. 91 c. de propriétés imposables, qui se subdivisent en 635 h. 44 a. 24 c. de terres labourables; 487 h. 27 a. 49 c. de prés; 407 h. 02 a. 11 c. de pacages; 806 h. 97 a. 99 c. de forêts; 11h. 80 a. 31 c. de jardins; 266 h. 67 a. 40 c. de bruyères; 35 h. 53 a. 87 c. de terres vaines et d'étangs; 7 h. 05 a. 50 c. de superficies bâties, et 26 h. 83 a. 05 c. d'objets non imposables. Sa population est de 1,217 habitants, répartis dans 1 bourg, 18 villages, 6 hameaux et 219 maisons.

Elle est traversée par le chemin de grande communication, n° 4, de Murat à Bort.

Le sol de cette commune, fort accidenté, est de natures diverses; il est primitif dans les vallées, et le gneiss s'y montre de toute part; il est volcanique sur les hauteurs. Sa richesse varie en raison des éléments qui le composent: les terres, les prairies et les pacages qui en occupent la partie volcanique sont d'excellente qualité; l'autre partie est moins fertile ; mais par compensation elle est riche en productions forestières, et on y remarque la magnifique forêt de sapins d'Argères, dont l'étendue est considérable et qui, désignée sous Louis XIV comme pouvant fournir d'excellents bois de mâture, est aujourd'hui exploitée au moyen de scieries placées sur la Rue.

St-Etienne, chef-lieu de cette commune, est éloigné de 28 kilomètres de Mauriac et de 10 de Riom. C'est un bourg de quelque importance, situé sur le versant sud d'un rocher élevé, qui porte le nom de Roche-d'Orlande, et à l'origine du ruisseau du Soulou ; il est, du reste, mal bâti, et on ne saurait y remarquer autre chose que son église et son château.

L'église, sous l'invocation de saint Etienne et de saint Clair, date de l'époque romane; elle est mentionnée dans la prétendue charte de Clovis.

Le château est d'une construction qui paraît remonter au XVI° siècle; il est petit, mais flanqué de tourelles qui lui donnent de la grâce, et parfaitement conservé.

La baronnie de St-Etienne, dont ce château a été le chef-lieu, a appartenu primitivement à la maison de Mardogne. Dauphine de Bréon, fille de Morin, seigneur de Mardogne, la porta avec la terre de Neuvialle, ou plutôt de Neuville, qui en était dépendante, dans la famille de Dienne, par son mariage avec Amblard de Dienne, qui eut lieu en 1350. En 1434, Louis de Dienne, chambellan de Charles VII, la vendit, sous pacte de rachat et moyennant onze cents écus d'or, à Louis de Fleurac; mais il parvint dans la suite à la dégager par le remboursement de cette somme.

Plus tard, la propriété d'une partie de cette terre passa à la famille d'Anglards, par suite du mariage de Louise de Dienne avec Pierre d'Anglards, et le reste fut vendu aux sieurs Salvy, Michaux et de Septchat, bourgeois de Besse; mais elle fut réunie de nouveau en 1549 et acquise par la maison de Chabanes. En 1607, Jacques de Chabanes la céda à Antoine du Chatelet, pour la somme de 10,000 Iiv., en en exceptant toutefois les villages de Redon et de Clavières qu'il avait déjà vendus à la famille Dubois. Enfin, peu de temps après, cette dernière famille devint propriétaire de la totalité de cette terre dont elle prit le nom et qu'elle possède encore.

Le duc de Bourbon était seigneur haut-justicier de la paroisse de St-Etienne; Romez, Redon, Bellières, Chayrouge, Clavières, etc., relevaient de lui, et la duchesse en fut dame après lui. Le seigneur d'Apchon était en outre en possession du privilège de se rendre à St-Etienne le jour de la fête de ce saint patron, d'y porter la verge à la procession et d'y exercer ce jour-là toute justice.

Les villages et hameaux dépendant de la commune de St-Etienne sont les suivants:

Albagnac, village situé sur la partie élevée de la commune et sur les bords du ruisseau du Lac. Ce village dépendait autrefois de l'abbé de Féniers qui en était seigneur; on lit dans un ancien titre, qu'en 1465 il en autorisa les habitants, dont le plus notable était alors un sieur Chavinier, à construire un moulin à la Volpilhère.

Bellières, hameau à l'est d'Albagnac et près de la forêt d'Argères.

La Brifol, hameau entre le lac et la forêt.

Cachebeurre, village près et à l'ouest d'Albagnac.

Le Champs, hameau.

Chassaigne, village situé près du ruisseau de Vaisse-Redonde.

Chavaillac, village au nord-de St-Etienne.

Chayrouge, village. Il domine la Sumène et est situé sur le chemin de Menet à Neuvialle, dans un pays très-accidenté.

Clavières, village à l'est de St-Etienne.

10° Compier, hameau près du ruisseau du même nom. Ce hameau est dominé par la roche d'Orlande, montagne très-élevée, qui semble menacer de l'écraser.

11° L'Escure, village situé sur les bords de la Rue. Il a donné son nom a une branche de la famille Dubois de St-Etienne, qui l'habitait encore en 1639 et qui était désignée sous le nom de St-Etienne-de-l'Escure.

12° Lalaubie, village situé sur un plateau, au-dessous de Vaisse-Redonde.

13° Le Mazou, village entre le lac et Lalaubie.

14° Mont-de-Billères, village. On voit près de Mont-de-Billères un lac d'une certaine étendue et des restes de constructions qui seraient, si on en croit la tradition, les ruines d'un couvent de moines. Ce village dépendait de la châtellenie de Crève-Cœur, près de St-Martin-Valmeroux, et payait en outre la rente à la commanderie d'Ydes. Il est peu éloigné de la forêt d'Argères, qui a d'abord appartenu aux seigneurs de Murat-l'Arabe, puis à la famille de St-Etienne, et qui est aujourd'hui la propriété des frères Mignot, d'Annonay.

15° Mont-Groubaise, hameau.

16° Muratet, village. Il est situé au pied d'un plateau phonolithique de ce nom. Ce plateau, coupé à pic de tous côtés et par lequel on ne parvient que par un sentier fort étroit pratiqué dans une fissure de la roche, fut occupé autrefois, dit-on, par un monastère de femmes; on y remarque en effet quelques vestiges de constructions.

17° Neuvialle, village situé à l'extrémité de la vallée de la Sumène et sur les bords de cette rivière. Neuvialle était le chef-lieu d'une châtellenie annexe de la baronnie de St-Etienne; son château occupait un monticule qu'on voit au milieu du village; il fut pris parles Anglais en 1371 et 1372, et des fouilles faites sur son emplacement, autorisent à croire qu'il fut brûlé par eux; il en reste à peine quelques traces.

18° Le Partus , village sur le chemin de St-Etienne à Neuvialle.

19° Ridoux, village sur une hauteur, et dominant les bois qui couvrent le versant septentrional de la Rue.

20° Romez, village à l'est de Neuvialle, dont il est fort rapproché. Ce village est indiqué dans la charte dite de Clovis.

21° Tavelat, hameau situé sur les bords de la Sumène.

22° Vaisse-Redonde, village sur le ruisseau de ce nom.

23° Voussayre, village situé dans les bois et dans la gorge profonde au fond de laquelle coule la Rue. Voussayre était un fief. François de Dienne, seigneur de St-Etienne, le céda à François de Combes, seigneur de Lavenal, qui en fit son hommage, en 1533, à Artaud d'Apchon ; il passa ensuite dans la famille de Gouzel, qui le possédait en 1597. Il y avait autrefois près de Voussayre un pont en charpente qui ouvrait une communication importante entre le village et la contrée connue sous le nom de l'Artense.

 

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