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Constant (st)
— La commune de St-Constant fait partie du canton de Maurs et de l'arrondissement d'Aurillac. Elle s'étend de l'est à l'ouest, et est bornée au nord par les communes de Maurs et de St-Etienne, sans limites apparentes; au sud, par celles de St-Santin, Fournoulès et Mourjou, cette dernière arrivant jusqu'au ruisseau de la Ressègue; à l'est, par les communes de Leynhac, Mourjou et Fournoulès; à l'ouest, par celle du Trioulou et une partie de celle de St-Santin. Elle est arrosée par les ruisseaux de Mont-Marty, de la Ressègue et de Celé; celui-ci prend sa source au village d'Escanis, dans la fontaine de Celé. II conserve son nom dans tout son parcours et va se jeter dans le Lot, à 30 ou 35 kilomètres au-dessous de la ville de Figeac (1).
D'après une autre opinion (voyez Celé), la rivière de Celé prendrait sa source dans la commune de Calvinet. et le ruisseau dont il s'agit ne serait qu'un peut affluent de cette rivière, déjà formée au point où il l'y jette.
Ces ruisseaux coulant dans des gorges très-resserrées, ne sont utilisés pour l'arrosement des prés que dans la plaine de St-Constant et encore sur une très petite étendue.
La surface territoriale de la commune de St-Constant a 2,200 hectares d'étendue, savoir : 800 hect. en terres cultivées, dont une partie assise sur une couche de schiste, de nature médiocre; l'autre partie ayant un sous-sol argileux, possède une fertilité plus grande; elles produisent des seigles, des avoines d'hiver de très-bonne qualité, quelque peu de froment, mais d'une qualité inférieure à ceux que l'on récolte dans les terres calcaires, du sarrasin, des pommes de terre, du chanvre passablement bon; ces terres pourraient être considérablement améliorées par le marnage, opération facile et peu dispendieuse à cause de la proximité des marnes calcaires qui se trouvent en abondance dans les communes de St-Santin et Montmurat; 350 hect. en prés et pacages; 560 hect. en châtaigneraies d'un grand produit sous le rapport de la nourriture et du commerce; 80 hectares en bois; quelques vignes, des vergers et 250 hect. en terres vagues.
La population s élève à 1,193 habitants, dont une grande partie habite des logements mal construits et souvent insalubres; néanmoins, cette population arrive généralement à un âge très-avancé; il n'est pas rare de voir dans cette commune un certain nombre de vieillards âgés de 80 à 90 ans; les causes de cette longévité n'ayant pas encore été étudiées ne sont pas connues.
Aux conseils de révision, les jeunes gens soumis à la loi du recrutement se font ordinairement remarquer par leur belle conformation.
Les habitants de la commune de St-Constant sont d'un caractère doux et bienveillant, agriculteurs, durs au travail, et ne manquant pas d'intelligence dans la culture. Malheureusement, la généralité des propriétaires est hostile à toute innovation ; les instruments perfectionnés, les méthodes nouvelles, sont pour eux des fantaisies passagères dont le temps doit faire raison; ils sont encore peu disposés à profiter des quelques rares exemples d'amélioration qui passent sous leurs yeux ; systématiquement attachés aux anciennes traditions, ils ne veulent adopter aucun des nouveaux moyens d'exploitation.
Avant l'introduction en France des filatures de lin et de chanvre, les femmes passaient une partie de la journée et des longues heures de la nuit à filer à la quenouille. Ce genre de travail était passablement rémunéré; mais depuis qu'on est arrivé à filer et à tisser à la mécanique, le travail des femmes est considérablement réduit, et il ne leur a pas encore été possible de le remplacer par d'autres ressources; elles s'adonnent peu à la culture du sol.
La fabrication de la toile grise était la seule industrie manufacturière connue dans la commune de St-Constant, qui primait toutes celles du canton de Maurs par la beauté de ses produits; cette industrie est depuis plusieurs années fatalement compromise et sans espérance de pouvoir se relever, par suite de l'emploi des nouveaux instruments de fabrication et de la réduction inévitable du prix des objets fabriqués. Son déclin marquera parmi les événements malheureux du canton de Maurs; quand elle était florissante, elle attirait des départements du midi de la France plus d'un million de numéraire dans un périmètre qui ne contient qu'un petit nombre de communes du Lot et du Cantal; elle remonte à une date très-ancienne. M. Monteil, de l'Aveyron, relate dans son ouvrage l'existence de la famille Majonenc exerçant à St-Constant au XIX° siècle la profession de marchand de toiles; il est probable qu'à cette époque le bourg de St-Constant était la localité la plus importante de la contrée.
Il se commet, dans la commune de St-Constant, beaucoup de petits délits contre la propriété; cela tient, en grande partie, au défaut de surveillance du propriétaire et au mauvais état dans lequel il tient sa propriété qui manque d'une infinité de soins dont elle est entourée dans les départements de bonne culture. Au contraire, on y compte peu de crimes contre les personnes et les biens; il est fort rare de voir un habitant de la commune de St-Constant assis sur les bancs de la cour d'assises du Cantal.
Il y a dans la commune 21 villages, 39 hameaux et 242 maisons.
Si le sol de St-Constant était mieux cultivé, cette commune pourrait acquérir quelque importance à cause des routes qui la traversent; celle de Maurs à Aubin passe au chef-lieu, où est un beau pont de trois arches et en pierres.
St-Constant, à 4 kil. de Maurs et à 4 myr. d'Aurillac, est un gros bourg jadis fortifié; il s'élève dans une plaine dont les prairies sont arrosées par la rivière de Celé et le ruisseau de Mont-Marty qui s'y jette.
Ce bourg est mal bâti, et les quelques maisons bourgeoises qu'on y remarque sont construites sans élégance et sans goût. Leur ensemble annonce une grande vétusté et plus de pauvreté qu'il en existe réellement. L'église, dédiée à saint Constant et à saint Pierre, est ancienne; elle a 21 m. de longueur sur 9 m. de largeur. C'était un prieuré bien renté et dont le titulaire était en partie seigneur de St-Constant en 1278. Le prieur de St-Constant fut en discussion, pour la haute justice du lieu, avec le seigneur de Caumiat.
Noble Jean de Lauzerat était curé de St-Constant en 1540, et chargé, de la tutelle de Jacques et Anne de Lauzerat, enfants de feu Géraud. Antoine Malbert fut curé en 1667, et encore en 1692, sous François de Solignac de la Mothe-Fénélon, qui jouit du prieure de St-Constant. Cet illustre prélat était aussi doyen de Carennac. Antoine Capelle fut curé de St-Pierre, de St-Constant, et successeur de François Gazard, curé en 1693. On voit encore Jean Capelle, curé en 698. En 1690, il y avait à St-Constant un prieur, un curé et des prêtres communalistes
Antoine Capelle, 2° du nom, occupait la cure en 1713. Gaspard Ramondies fut prieur-curé de St-Constant en 1746, et chapelain de Saint-Blaise de l'église de Mourjou.
François-Ferdinand-Léon de Solignac de la Mothe-Fénélon, neveu sans doute du grand archevêque de Cambrai, fut doyen de Carennac et prieur de Saint-Constant en 1751; il habitait Carennac; la dîme, alors, était d'une toison par étable. Ginalhac fut prieur-curé en 1755.
La chapelle de Villedieu, dépendante de Carlat et qui se trouve isolée avec une maison au milieu des bruyères, entre le Trioulou et Maurs, était annexe de St-Constant, en 1687.
Il n'existe plus aujourd'hui ni de trace de la chapelle ni de la maison. Comme il a été dit, la seigneurie de St-Constant était en partie au prieur et en partie au baron de Caumiat et de Castelnau ; ce dernier y occupait un fort que commandait en 1592 le seigneur de Merle. Déjà, en 1562, St-Constant était considéré comme une place de quelque importance, puisque M. de Bresonsy fit mettre des hommes de garnison. En 1574, dix soldats et un officier furent chargés de surveiller le fort.
En 1607. Jean de la Plaze était seigneur de St-Constant; il épousa Hélis de Gasquet et fut père de noble Jacques de la Plaze qui en était seigneur en 1621. Jean-Baptiste de Peyrounenq de la Roque jouissait de cette seigneurie en 1741, et M. Jean-François Dufau, baron de St-Santin, capitaine de cavalerie, était aussi seigneur de St-Constant en 1762; ses descendants l'ont été jusqu'en 1789. On voit encore l'ancien château de St-Constant, flanqué de trois tours rondes, mais en ruines.
D'après une croyance commune, il y aurait eu à St-Constant un couvent de l'ordre de Citeaux, placé sous l'invocation de saint Constant; des maisons auraient été bâties sur les fondements du monastère, au nord et à l'ouest de l'église. L'existence de l'ancien prieuré a vraisemblablement donné lieu à cette tradition.
Les villages et hameaux de la commune sont:
1° Ayrolles, village.
2° Alta Besse, village au nord du chef-lieu, sur un plateau dominant la plaine de St-Constant.
3° Artienne, hameau sur la route départementale N°3
4° Les Barraques, villages.
5° Le Belguiral, village sur le grand chemin de St-Constant à Marcolès.
6° Le Bex, hameau.
7° Le Beylie, village.
8° La Bennote, village.
9° Le Breuil, qui a donné son nom à une ancienne famille propriétaire du château de Merle C'est un village voisin du bourg et du grand chemin.
10° La Brunie, hameau.
11° Lacam, hameau et château qui appartient à une branche de la famille de Conquans; il est bâti dans une belle position, sur un point culminant, ayant au nord la rivière de Celé, qui coule au milieu d'une vaste et verte plaine; il est éloigné du chef-lieu de la commune d'environ un kilomètre et demi. En 1504, noble Louis de Montai était seigneur de Lacam. François de Conquans l'était en 1691 et vivait encore en 1724; il fut père de Jacques de Conquans qui était seigneur de Lacam et avait épousé Marianne Capelle; il vivait en 1758. Son fils Jacques lui succéda; il eut encore Cécile de Conquans qui épousa Jean-François Dufau, baron de St-Santin, fils de feu Jean-François, chevalier de St-Louis, et de Françoise du Cayla; il habitait le château de Lisson, en Quercy, avant la révolution. Noble Etienne de Conquans était seigneur de Lacam, et s'était allié à Geneviève de Sarret d'Apcher; il habitait en 1782 le château de Lacam.
12° Le Cambon. hameau.
13° Cantarel, village.
14° La Capelle, hameau près le grand chemin.
15° Celles, hameau.
16° Chaule ou Chaule-de-Merle , ruines d'un fort bâti sur une petite élévation qui domine un vallon resserré , suivi par le chemin de Saint - Constant à Fournoulès. Dans les temps de trouble, en 1617, le seigneur de Merle, avec le seigneur de la Blanquie et de Fabrègues , ses frères, qui étaient de la famille du Breuil, s'emparèrent du fort de Chaule; mais le prévôt Lacarrière, sur les ordres de M. de Noailles, s'y rendit et somma le nommé T rives, qui le commandait, de le rendre. Celui-ci refusa, sous le prétexte qu'il tenait ce château pour le service du roi, disant néanmoins qu'il le rendrait à M. de Noailles ou à quelqu'un délégué par lui. Il le livra en effet quelques jours après au seigneur de Buré, qui en fut chargé. Il y avait une chapelle dans le fort.
17° Cols, hameau.
18° La Cluse, village sur le grand chemin de. Marcolès.
19° Lui Combes, hameau.
20° La Croix-Blanc'u, hameau.
21° LEtang, hameau.
22° Le Feehairie, hameau sur la route.
23° Fourcal, village sur la route.
24° La Garneric-Basse, village.
25° La Garnerie Haute, hameau.
20° Le Gas, hameau.
27° Girbat, hameau.
28* Grate-Paille, hameau.
29° Le Gouirie, hameau.
30° Longuecamp, village.
31° Longueserre, village.
32° Lueil, village près de Fournoulès.
35° Marcenat, village.
54° Le Mas, village sur le ruisseau de Celé, au nord du bourg.
53° Maucul, hameau.
36° Le Mazet, village près du chef-lieu.
57° Merle, hameau très-connu par le château de Chaule, qui en est tout prés, et par ses seigneurs qui, primitivement, en ont porté le nom. Noble Foulques de Merle, damoiseau, vivait en 1308. Du mariage de sa sœur, N. de Merle, avec Pons de Corbi, naquit au château de Merle, en 1300, Flore de Corbi, qui fut religieuse à Issoudolus, de l'ordre de Malte,en Quercy, et mourut en odeur de sainteté, en 1347, le 11 juin ; son corps fut levé en 1360 et vénéré des fidèles sous le nom de Sainte-Fleur, par autorisation de l'évêque de Cahors. Ce fief passa dans la famille de Breuil ou de Broglio, en 1450. Le château fut démoli par ordre de M. de Canilhac, gouverneur. En 1614, Jean-Antoine de Lauzeral de Breuil, fils de Jacques de Lauzeral, seigneur de Bilhoux, qui, en épousant la fille unique de Jacques de Breuil, avait pris le nom et les armes de la famille de Breuil, demeura seigneur de Merle par suite d'un traité avec le seigneur d'Ayrolles, son beau-frère. En 1673, Louis Guirard de Montarnal, seigneur des Oudes, fils de Louis et de Toinette Saunhac, reçut en dot de sa mère la seigneurie de Merle avec le château et la haute justice; son frère Henri resta seigneur de Senergues. En 1697, Jean de Selves acheta le château et seigneurie Derbesle, moyennant 5,000 liv., de la même Toinette de Saunhac. En 1719, Merle était la propriété de la famille Chaule, qui, selon toute apparence, a fait bâtir la maison et le moulin qui forment ce hameau.
38° Mont-Plaisir, village sur la route de Maurs.
39° La Moulène, hameau.
40° Moulin-du-Juge, hameau.
41° Moulin-Neuf, hameau.
42° Nantuc, hameau.
43° Parrasse, hameau.
44° Le Pechaire, village sur la route de Maurs.
45° Petit-Bernard, village.
46° Las Planes, hameau.
47° La Plantade, hameau.
48° Le Pont-du-Fabre, hameau.
49° Le Puech-Jean, hameau.
50° Le Puech-del-Verdier, hameau.
51° Reyssoles, hameau.
52° Robert, hameau.
53° Rochery, village sur le chemin de Marcolès.
54° Roque-Vernon, hameau.
55° Sabathier, hameau près de la chapelle de Villedieu, dont il a été parlé
plus haut.
56° Le Vouldoire, hameau.
57° Zembal, hameau.