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  La commune de Vabres aujourd'hui

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Vabres.

— La commune de Vabres dépend du canton nord et de l'arrondissement de St-FIour. Elle est bornée au nord par celle de Montchamp; au sud, par celles de Ruines, de St-Georges et Tiviers; a l'est, par le département de la Haute-Loire et Vedrines-St-Loup, et à 1 ouest, par St-Georges et Tiviers.

Sa superficie territoriale est de l,4b0 hectares, dont 500 h. en terres cul tirées; 550 h. en prés et pacages; 150 h. en bois, et 400 h. en terres vaines et bruyères.

Le sol de la commune est généralement argileux.

Elle est arrosée par les ruisseaux de Begus, de Gages, des Crozats, du Viallard, de la Tremolière, des Bos, de Madame, etc.

Sa population est de 495 habitants, pour 6 villages, 3 hameaux et 103 maisons.

Vabres, chef lieu, à 11 kil. de St-Flour, est un bourg composé d'une trentaine de maisons assez jolies, et situé sur un coteau, près du ruisseau du Viallard.

L'église, dédiée à saint Pierre, est située sur un rocher d'où l'on jouit d'une belle perspective. Elle a été reconstruite depuis peu. On n'a conservé de l'ancien édifice que l'abside, qui appartient au style roman. La voûte de l'édifice est à plein cintre; la porte et les fenêtres sont taillées en ogive; plusieurs vitraux ornent l'église; on y remarque aussi de bonnes grisailles. La flèche du clocher se découvre de très-loin.

Lors de la reconstruction de cette église, on découvrit sous les dalles de l'ancien sanctuaire quatre tombes en tuf ayant la forme de cuves, et une autre tombe en tuiles romaines.

L'église de Vabres était desservie autrefois par un petit chapitre dépendant du prieuré de St-Michel.

Guillaume Dumas était curé de Vabres en 1503; Lyonnel Brassac, en 1576; Jacques Bénézit, en 1670; N. Largon, en 1760; N. Chanson, en 1789.

Au XVII° siècle il y avait une communauté de prêtres-filleuls.

La seigneurie de Vabres dépendait du mandement d'Anglards. Elle appartenait en partie, en 1366, à Jean Aldebert de Sévérac. Guinot de Jouvenroux en était seigneur en 1496; Pierre de Beauverger l'était en partie en 1650. Joachim et Maximilien de Beauverger furent reçus chevaliers de Malte.

Les villages et hameaux de la commune sont:

Bégus (jadis Betgus), joli château restauré à la moderne et qui s'élève sur une petite éminence. Il est composé d'un corps de logis, dont la façade est flanquée vers le milieu par une tour ronde garnie de meurtrières. Sur le derrière est une petite tour carrée. On croit que les quatre angles portaient autrefois des culs-de-lampe. Le château a deux étages, et ses toits sont à mansardes. Au-devant, règne une belle terrasse plantée que bordent des murs en pierres de taille. Des allées en berceau et un grand jardin ornent en outre les premiers plans de cette agréable habitation. Elle domine un gracieux vallon sillonné par plusieurs ruisseaux et semé de bois de chênes et de pins.

Bégus et son château constituaient une terre noble jouissant de la haute justice. Il aurait été construit en partie dans la première moitié du xvne siècle, avec 27° Livraison. 32

les débris d'un château plus ancien, dit de Naulhac. et voisin de la métairie de Broussade, jadis Brossadols, qui dépendait de la propriété de Bégus.

La famille de Jouvenroux, de St-FIour, a d'abord possédé Bégus. Jean de Méallet, seigneur de Fargues et de Roffiac, héritier de Raymond de Jouvenroux, en devint proprietaire en 1603. Il le vendit, la même année, à N. Blandin de La Roche, de la même famille que celle de Perpezat, près de Cezens, qui en devint ainsi seigneur, ainsi que de Brossadols.

N. Pierre de Beauverger était seigneur de Bégus et d'une partie de Vabres , en 1631. Sa fille. Simonnette, porta ce fief à Jean de Montvallat; mais étant devenue veuve et sans enfants, elle se remaria avec Jean de Scorailles. En 1685, Balthazar Gillet, conseiller du roi, acquit Bégus et son domaine moyennant 17,900 Liv, et en prit possession comme vendu par décret sur Simonnette Beau verger.

Georges de Scorailles, fils de Simonnette, étant rentré dans cette seigneurie, la vendit, en 1690. à M. Podevigne de Grandval, qui fit achever le château dont la construction n'était pas encore terminée. La famille de Grandval est restée longtemps propriétaire de Bégus. M. de Labro. émigré, ancien capitaine de cavalerie et chevalier de St-Louis, reçut cette terre en dot par son mariage, en 1801, avec Mlle Marie-Marguerite Podevigne de Grandval; son fils, M. Dominique de Labro, a fait, il y a quelques années, avec Mgr de Marguerye, évêque de St-Flour, l'échange de Begus pour le château de Varillette, que M. l'abbé de Rochebrune avait donné, par son testament, au grand séminaire. Ainsi, le château de Begus appartient aujourd'hui à" ce grand établissement diocésain. Dans les terres qui en dépendent, la charrue met souvent à découvert des morceaux de chêne pétrifié. On y a trouvé, à dix pieds de profondeur environ, la tête fossile d'un animal, que M. Lecoq, notre célèbre naturaliste, considère comme ayant été antédiluvien.

Gai (S1), ancien chef-lieu d'une commune comprise dans le canton de Ruines, et qui a été réunie à Vabres. C'était jadis une chapellenie à la nomination des seigneurs de la Trémolière. L'église n'était séparée de Vabres que par un petit vallon. Cette chapelle est en bon état et appartient aujourd'hui à M. Daude, de St-Flour. Joseph de La Chassaigne de Seryés, ancien prieur de Polminhac, fut curé de St-Gal en 1777.

N. Guynot Molière possédait, en 1432, la seigneurie de St-Gal. Ce fief appartenait, en 1543, à Jean Dumazet. Le village n'a plus que trois maisons.

Maisons (les), gros village sur un petit ruisseau et le chemin de Tiviers. H y avait un château. C'était une ancienne seigneurie qui fut comprise dans l'échange fait, en 1201, entre le dauphin, comte d'Auvergne, et Aymon de Brossadols (Voy. 15e livraison, p. 431 ) Pierre des Maisons, damoiseau, en fit hommage, en 1274, avec le monastère de St-Flour. Pierre de Brossadols possédait les Maisons en 1290; Pierre de Peyre, en 1342.

Lorsque les Anglais envahirent ces contrées, en 1357, ils se saisirent du fort des Maisons. Ils en furent chassés eu 1339; Robert Dauphin, seigneur de St-Ilpise en prit possession et traita à ce sujet avec les consuls et les habitants de St-Flour, dans la chapelle de Si-Thomas, non loin de la ville. Jean de Peyre reprit possession des Maisons en 1363.

Les Anglais ayant reparu dans ces parages s'emparèrent encore des Maisons. Le château fut racheté en 1587.

Gilbert Molière le possédait en 1409. Il en vendit les rentes à Guillaume Dessauret, de la ville de St-Flour.

Guyot de Pouipignac jouissait de la seigneurie en 1492.

Cette forteresse, que l'on désignait par le nom de la Tour-des Maisons, n'existe plus depuis longtemps. Sa destruction devint plus prompte et plus complète par suite de la permission donnée aux habitants de Vabres, pair M. de Grandval. possesseur de ce fief, d'en extraire les matériaux pour servir a leurs constructions particulières La tradition rapporte, qu'il y avait jadis à la Tour-des-Mai sons un souterrain qui se prolongeait jusqu'à la planche de Montchamp.

Monteil (Le), hameau où il existait une chapelle.

Mourgues (le), hameau maintenant nommé Barraque du-Granjou.

Tremolières ou TiémouiIlères (la), village à l'ouest et près de Vabres. C'était un fief considérable qui avait appartenu longtemps à la famille de Jouvenroux, de St-Flour, et dont elle avait pris le nom. Guyot de Jouvenroux traita, en. 1496, avec Bonnet de Brezons. Guillaume, son fils, vivait en 1509; Raymond de Jouvenroux, en 1548.

Jean de Lastic, seigneur de Sieujeac, l'était de St-Georges et de la Tremolières en 1599. Jean avait fait une avance de 4,800 écus pour des munitions de guerre, sur les ordres du duc de Nemours. Il fut remboursé en partie de cette somme en 1593. Philibert de Lastic avait, en 1610, la (erre et le château. En 1048, Marguerite de Beaufort Canilhac, veuve de Philibert et tutrice de ses enfants, possédait cette terre. Elle y résidait en 1664. Il y avait-alors une grande et belle maison à la Trémolière

Le fief de la Trémolière passa peu de temps après à Gaspard Bertrandy, résidant à Chevlade, et sa fille unique, Philippie, le porta par son mariage, en 1682, à Guillaume Gazard.

Etienne Gibelin fut seigneur de la Trémolière en 1729.

Vaureille (la), village qui a été réuni à Vabres avec St-Gal.

Viallard, hameau situé au midi du chef lieu, vers la commune de St-Georges. Le château, qui relevait du seigneur de la Trémolière et qui fut démoli en 1793, appartenait à Jean-François Jourdy de Couzergues; sa fille, Elisabeth, épousa, en 1780, Pierre Brugerolles de Fraissinette de Latgua, dont l'aïeul, Pierre Brugerolles de Fraissinette, écuyer, conseiller-secrétaire du roi près la chancellerie du parlement de Grenoble, en 1740, avait prêté foi et hommage au roi de France, en 1723, pour sa seigneurie et fief de Latgua (Tanavelle).

Il existait dans la paroisse de Vabres, en 1356, un village nommé Pradalou, situé sur le ruisseau de ce nom. On n'en voit plus de vestiges.

La charte attribuée à Clovis porte : « A Vabres sont deux métairies occupées, par Théotrand et Rabolin. lls donnent 2 mesures de blé. »

« On trouve à Vabres, dit M. Bouillé, des vestiges d'habitations romaines. M. le major Méallet, qui habite ce dernier hameau, y a recueilli des médailles et des fragments de poterie. »

Une partie de la paroisse de Vabres dépendait du maniement d'Anglards el était régie par la loi romaine. La justice de Begus, à M. de Grandval, et celle de la Trémolière, dont M. le comte de Lastic était seigneur, étaient de droit coutumier. Le procès-verbal Veny attribue le ressort de cette paroisse en entier au présidial de Riom.

Le chapitre de Vabres était à la présentation du prieur de St-Michel.

Vabres fut compris pour une somme de 2,050 livres dans la répartition de l'impôt de 1596 dans l'élection de St-Flour.

P de C

 

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