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CAYROLS

 — La commune de Cayrols est du canton de Saint-Mamet et de l'arrondissement d'Aurillac.

Elle est bornée au nord et à l'est par celle de St-Mamet; au sud, par celles de Rouziers de Boisset, et à l'ouest, par celle de Parlan.

Le sol de la commune est en général granitique, maigre et composé de sable et d’argile. On remarque néanmoins quelques vergers autour des villages bien exposés.

Parmi les ruisseaux qui arrosent la commune, ou distingue celui de Malègre, qui naît à l'Estancade; ceux de Toursac, de Cayrols, du Vidal, de Mont-de-Bertrand, de Gotselve, etc.

La population de Cayrols est de 512 habitants pour 8 villages, 15 hameaux et 104 maisons.'

Cayrols, chef-lieu, à 9 kil. de St-Mamet et à 2 myriam. 7 kil. d'Aurillac, est un petit bourg assez bien bâti et animé par la route impériale, n° 122, qui le traverse. L'église, dédiée a N.-Dame (l'Assomption) et encore à sainte Anne, est très-ancienne, mais fraîchement décorée, et les dorures n'ont pas été épargnées.

Une partie de l'édifice, le portail notamment, est très-ancienne. Il y a plusieurs chapelles, dont l'une, dite de Ste-Anne , est propre et bien décorée, ainsi que celle de N.-Dame. L'église de Cayrols a été souvent enrichie par la générosité du seigneur du lieu, de plusieurs curés et de la famille de La Tour. Une demoiselle de cette maison donna des propriétés assez considérables pour avoir une seconde messe, et établit dans ce but une chapellenie. En 1722, N.-Hélis de Fages fonda aussi une chapellenie à sainte Anne, dans l'église de Cayrols, et la dota de deux domaines : Conné, à St-Saury, et Camperrié, à Pers.

L'église aurait été construite en même temps que l'ancien château, par le seigneur, qui dans les derniers siècles, était le vicomte de Carlat, prince de Monaco. On peut croire qu'elle est due, soit aux vicomtes de Carlat du IX° au X° siècle, soit à saint Géraud; car le prieuré de Cayrols, fort riche, dépendait de l'abbaye d'Aurillac. L'église a aujourd'hui 19 mètres de longueur dans œuvre et 14 de largeur, y compris les chapelles latérales. Le chœur est récent, le clocher carré et placé sur le portail.

N.-Aymery de Cère était prieur de Cayrols en 1284; Pierre Roland, en 1290. N.-Durand-Adhémar de Jou fut moine de St-Géraud et prieur de Cayrols; il lit un échange avec Arnaud d'Urban de Roumegoux, en 1320. Jacques de Naucase, bachelier en décrets, recteur de St-Julien-de-Toursac , vicaire général et official de Louis de Joyeuse, évêque de St-Flour, juge de Maurs et de Marcolès , avait la dignité de prieur de Cayrols, en 1535. On trouve ensuite Antoine de Naucase, en 1641 ; Pierre Dupont, en 1695; Jean de St-Jean, en 1705; il était bénéficier de l'église cathédrale de St-Bertrand de Cominges; N. Laurent, en 1727; Augustin Ferrier, vicaire général de Castres, en 1774 Jacques de Cébié fut curé de Cayrols en 1694; il succéda à Jean de St-Jean, qui était devenu prieur. Edme Lascols, en 1718; N. Capelle, en 1770; Guillaume Miguel, en 1785; Malvesin, Dessale-, Daudin , Rochery, etc., occupèrent successivement la cure de Cayrols.

Les anciens seigneurs de Cayrols avaient un droit de présentation qu'ils avaient bien acquis par les grands biens, rentes et dixmes donnés au prieuré.

La seigneurie de Cayrols se perd dans la nuit des temps. Il existait un fort château situé près de l'église, au nord. Ce château consistait en une tour carrée que l'on compare à celle de Naucelles, plusieurs tours rondes et des corps de bâtiments. Son étendue a permis de construire plusieurs maisons avec ses débris. Il avait des souterrains dont on a reconnu l'entrée. Lors de l'extraction des pierres , on a trouvé dans les ruines divers objets en fer et de vieilles monnaies. A l'ouest du bourg et du puy de Montredon, se voit, dit-on, l'enceinte d'un camp, de forme circulaire et construit avec des pierres choisies. On ne peut fouiller dans le bourg et aux environs de Cayrols sans découvrir des fondations de bâtiments, des briques, du charbon, ce qui fait croire que ce bourg était autrefois considérable et fut incendié lors des guerres civiles ou de nos luttes avec les Anglais. On lui donnait le nom de Ville-Blanche.

A peu de distance de ce chef-lieu de commune est une croix appelée de L’Escurerie, au pied de laquelle furent inhumées les victimes d'une épidémie qui causa de grands ravages; la date de cette épidémie n'est pas connue. On va processionnellement, le jour de l'Ascension, faire des prières sur la tombe des victimes.

Les villages et hameaux de la commune sont:

Les Barthes, hameau.

La Boitse, hameau.

La Cabanière, village sur la route impériale, au sud du bourg. Noble Pierre de la Vieille-Case en était seigneur en 1355.

Las Carraux, village sur la même ligne.

Le Cassan, village à l'ouest et sur le ruisseau de ce nom.

Le Castanier, hameau.

Combecave, hameau.

La Croux, hameau près du chef-lieu.

L'Escurerie, hameau.

10° Les Escuroux, village près de la route. Il y existait jadis un fort château situé en regard de celui de St-Julien-de-Toursac; les matériaux ont servi à bâtir les maisons du village. N.-Charles-André de Castanède en était seigneur en 1648. Ce fut lui qui figura, en 1652, dans l'assemblée tenue au Mur-de-Barrez pour paver 21,000 livres dues au prince d'Harcourt par les Etats du pays.

11° L'Estival, hameau qui était, en 1724, à la dame veuve La Tour de La Placette.

12° L’Estancade, hameau sur la route, ainsi nommé parce qu'il se trouve à l'extrémité d'un vieil étang converti partiellement en prairie, et qui est réduit à une pièce d'eau nécessaire au service d'un moulin.

12° La Garrigue, village à l'ouest du chef-lieu.

13° Le Griffoul, hameau et château qui a donné son nom à une branche de la famille de La Tour. Le château est encore habité et bien tenu.

14° Lascols, hameau.

15° Montboisset, hameau.

16° Montredon, hameau à l'ouest du bourg et qui appartenait, en 1602 , à N.Christophe de Felzines.

17* Le Moulin-de-Garrigue.

18° La Placette, village avec un château situé près de la route, sur un plateau qui domine l'ancien étang. Le château, entouré d'une rangée de peupliers d'Italie, se dessine pittoresquement au-dessus d'un petit vallon bordé de coteaux et de châtaigneraies. Il est habité par une branche de la famille de La Tour, dite de La Placette. En 1633, N.-Jean de Naucase, doyen du chapitre de St-Geraud d'Aurillac, prieur de St-Christophe et de Notre-Dame du château , son annexe , était seigneur de la Placette. Jean de La Borie, prieur d'Anglards, héritier de Jean de Naucase, possédait ce manoir en 1644. En 1666, il maria sa nièce, Antoinette de La Borie, avec Jean de La Tour, son parent par alliance, et lui donna la Placette.

La famille de La Tour est fort ancienne, ainsi qu'on le verra, et pourrait tirer son origine du lieu de la Tour, près de Maurs; elle était dite la Tour-de-Perpégne.

Voici un extrait de sa généalogie:

N.-Pierre de La Tour vivait en 1300; il avait épousé Irlande de Méallet. Son petit-fils, Arnaud, damoiseau, fit son hommage à l'évêque de Clermont, en 1365.

Arnaud de La Tour eut pour héritier Bertrand qui se maria avec Aygline Dupuy. Celui-ci fut sergent d'armes du pape Jean XXIII, le fameux Balthazar de Cossé qui fut détrôné et remplacé à cause de sa conduite.

En 1522, Jean de La Tour fut appelé au ban de la noblesse par Louis XII. Il avait fait son dénombrement à l'abbé d'Aurillac en 1503.

Les de La Tour deviennent seigneurs de Boissière et de la Combe; en 1621, Marc de La Tour est tué au siége de Montauban; son frère Jean servit longtemps.

Un autre Jean périt au siége de Salers. Il était enseigne du seigneur de Montal de Nozières, capitaine au régiment de Cabrera. Son frère porta longtemps les armes en Catalogne.

Nous avons déjà parlé de N.-Jean de La Tour qui devint seigneur de la Placette. Un de ses descendants, N.-Antoine-Raymond de La Tour, seigneur de la Placette, servit longtemps avec le grade de capitaine-commandant de royal-vaisseau et s'allia à Rose de Molé, de la ville d'Aurillac. Son fils, Jean-Baptiste de La Tour, entra dans les gardes du corps de la maison du roi et s'est marié avec demoiselle N. d'Humières d'Escorailles. Il possède encore la Placette.

Lors des preuves de noblesse produites à Montauban, en 1666, il fut présenté un acte de l'année 1095 donné à N.-Antoine de La Tour, par frère Pierre de Cazeneuve, professeur de théologie, de l'ordre de St-Jérôme, règle de St-Benoît, et attaché à la cour du pape Urbain II. Antoine dé La Tour avait le pouvoir de choisir un confesseur séculier ou régulier qui serait autorisé à absoudre de tous péchés en la vie et à la mort, moyennant douze deniers donnés à la sainte Vierge et à saint Sébastien, martyr de la ville de Rassa.

19° Las Prades. hameau.

20° Le Puech , village.

21° Pouget, hameau.

22° Roussy, hameau.

Le village de Sous-Selve, qui n'existe plus, était, en 1292, habité par Sibille, veuve de Bertrand d'Escaffre.

Cayrols faisait autrefois partie du pays de droit écrit; la justice appartenait au prieur.

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