CHARTE DE FONDATION DU MONASTERE DE ST-PIERRE-LE-VIF-DE-SENS, PAR CLOVIS.
Dom d'Yeppes, dans son histoire de l'Ordre de St-Benoit; le Père Labbe, dans ses Miscellanea euriosa; le Père Lecointe, dans les Annales ecclesiaslici Francorum , et enfin le Père Dominique de Jésus ont publié cette charte. Le Père Lecointe, t. 2, p. 48, en discute l'authenticité, et il démontre de la manière la plus évidente qu'elle est fausse et supposée; elle est datée de la troisième année après le baptême de Clovis, indiction première, l'an 500; or, l'an 500 ne correspond ni à la troisième année du baptême de Clovis, ni à l'indiction première. En effet, Clovis ayant été baptisé à
Clovis y fait don à Théodechilde, sa fille, des terres que le duc Basolus possédait dans l'Aquitaine, dans les provinces d'Auvergne, du Limousin et de Périgord; ce ne fut qu'après la bataille de Vogladen , c'est-à-dire en 507, que Clovis devint le souverain de ces provinces.
La charte est signée par saint Germain, évêque de Paris; par saint Médard, évêque de Noyon, et par saint Austregisile, archevêque de Bourges, qui ne furent élevés à l'épiscopat que beaucoup plus tard. Le premier, vers l'an 555; le second, en 530, et le troisième, en 614.
On donne à l'un d'entr'eux le titre d'archevêque, et à cette époque ce titre était inusité dans les Gaules. On trouverait encore d'autres preuves de fausseté dans le style et les formules qui ne sont pas do l'époque; mais celles que l'on a données sont tellement concluantes, qu'il est inutile d'insister.
Toute fausse qu'elle est, cette charte n'est pas sans valeur historique; la copie sur parchemin qui était conservée au monastère de Mauriac, et qui est aujourd'hui perdue, était fort ancienne. Pierre Soustre, notaire et archiviste, dans l’inventai!e des titres de Mauriac, et le baron de Tournemine à qui nous devons l'unique copie de cette charte qui se soit conservée, l'un et l'autre paléographes habiles, attestent qu'elle était de l'écriture du XII° siècle Elle contenait de plus que celles qui ont été publiées, le dénombrement des châteaux, des églises, des villas situées en Auvergne, dont Clovis dotait le monastère de Sens. Ce territoire formait un triangle limité d'un coté par