LE CARLADÈS.
Le pays de Carladès, auquel le château de Carlat a donné son nom, était originairement un alleu ou franc-alleu, c'est-à-dire , un territoire possédé en toute franchise, ne devant ni foi et hommage, ni redevances ou servitudes quelconques; ne relevant, comme on disait alors, que de Dieu et de l’épée du leude qui le possédait, sauf cependant la souveraineté du roi, toujours réservée, toujours respectée. Ces sortes de terres provenaient de concessions faites par le chef de l'Etat, quelquefois à titre héréditaire, plus souvent à titre de bénéfice amovible, à ceux des principaux leudes qui, par des services éclatants, avaient mérité de grandes récompenses. Cet alleu, contrairement aux assertions des historiens locaux, subit au X° siècle la transformation à peu près générale qui s'opéra alors dans les propriétés nobles; il fut soumis au régime féodal héréditaire, ainsi que le constatent de nombreux actes de foi et hommage prêtés et reçus par ses vicomtes; les convocations au ban, arrière-ban, etc., etc. Toutefois, nous ferons remarquer en passant que les fiefs de l’Auvergne, pays essentiellement allodial, conservèrent en partie ce caractère de liberté dont ils avaient joui dès le principe; car ils ne furent jamais assujettis à d'autres charges que celles de la foi et hommage et du service militaire, sans aucun droit utile au profit du suzerain. C'est cette nature de fiefs que l'on nommait : fiefs d'honneur (Chabrol, t. m, p. 154. — Laplace, p. 387).
Le pays du Carladès, situé partie en Auvergne, partie en Rouergue, s'étendait sur les deux rives de